Transport & vous 13 juin 2024

Maintenance : aux petits soins des rames

Le maintien en bon état du matériel est indispensable pour garantir l’exploitation et prolonger la durée de vie des véhicules.

De 5 h 15 du matin jusqu’au lendemain à 2 h, 364 jours sur 365, le service de maintenance des tramways est sur le pont. Le maintien en bon état du matériel est indispensable pour garantir l’exploitation et prolonger la durée de vie des véhicules.

La durée de vie d’un tramway est d’environ 30 ans pour un total de 1,8 million de kilomètres effectués à une moyenne de 18 km/h. Pour parvenir à une telle performance, la maintenance, préventive comme curative, est primordiale. Aujourd’hui, le service maintenance de la Semitan compte une centaine de personnes dont le rôle consiste à garantir le bon état du matériel et assurer une qualité de service optimale. « En plus de la maintenance programmée, nous devons faire face tous les jours à de nombreux aléas et nous adapter en permanence », reconnaît Dominique Robert, responsable du matériel roulant tramway.

Les techniciens de maintenance sont en majorité des électromécaniciens. Ils se forment régulièrement aux aspects spécifiques de la maintenance des tramways et peuvent intervenir sur tous les types de rames : TFS, Bombardier, CAF, et maintenant Citadis. La maintenance de proximité est assurée dans les différents dépôts (Dalby pour la Ligne 1, Trocardière pour la Ligne 2 et Saint-Herblain pour la Ligne 3). Cela concerne les révisions programmées tous les 5 000 km, mais aussi la maintenance curative au jour le jour.

Un défi quotidien

Les opérations plus importantes sont réalisées à l’atelier central de Dalby, en attendant le déménagement à Babinière. C’est le cas des grosses révisions tous les 240 000 km, lors desquels tous les organes (pantographe, bogies, blocs freins, coffres de traction…) sont démontés et remplacés. 

« Nous remplaçons directement les différents organes pour limiter le temps d’immobilisation, poursuit Dominique Robert. Grâce à notre outil de gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO), nous avons une vision précise de la vie de chaque organe, indépendamment de la rame sur laquelle il a été monté. La GMAO nous permet aussi de définir les plannings des ateliers et de gérer les budgets. Aujourd’hui, 91 véhicules circulent sur le réseau. Chaque matin, nous devons nous assurer d’en mettre 81 en circulation. C’est notre défi quotidien. »

La roue réinventée

L’atelier central de Dalby dispose d’un outil unique utilisé par deux opérateurs spécialisés : un « tour à copier » qui permet de reprofiler les roues des trams, qui, à l’usage présentent des déformations. Ce reprofilage régulier de la bande de roulement permet une meilleure tenue sur le rail, limite le bruit, améliore le confort des passagers, renforce la performance et réduit la consommation électrique du véhicule.

« En lien direct avec l’exploitation »

« Je suis en lien direct avec le PCC. Je dois gérer les tramways qui sortent temporairement de l’exploitation et ceux qui y rentrent. Si l’un doit sortir, il faut qu’un autre prenne sa place sur le réseau. Tous les soirs, je prépare l’organisation pour le lendemain avec la liste des rames qui sont bloquées. Chaque matin, ces prévisions sont ajustées en fonction des différents aléas de la journée. Nous profitons des creux de circulation de la journée et des services rentrants pour réaliser la petite maintenance de proximité et pouvoir remettre les rames en service rapidement. Cet entretien peut s’effectuer au sein de notre atelier ou directement dans les rames à l’extérieur sur le remisage. »

Gilles Lecoq • Chef d’équipe maintenance de la ligne 1

« Veiller au maintien des compétences »

« L’atelier central fonctionne avec deux équipes, une du matin et une de l’après-midi. Tous nos techniciens sont généralistes. Une révision complète d’une rame CAF ou Bombardier nécessite un arrêt de 16 jours environ, contre 24 jours pour une TFS. L’arrivée des nouvelles rames devrait réduire les interventions liées à la maintenance, même si, pour l’instant, il y a une période de rodage. Outre la gestion du planning de l’atelier, nous devons recruter du personnel qualifié et assurer le maintien des compétences. Il existe très peu de personnes formées sur les tramways. Deux techniciens sont particulièrement chargés de veiller à conserver notre savoir-faire. »

Pascal Robin • Responsable de l’atelier central

Mis à jour le 27 juin 2024